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L'oeuvre Sainte Monique, la force d'une prière soudée, concrétisée, entêtée
Pour que nous soyons saints, mon Dieu, donnez-nous des vocations sacerdotales ! Pour que nous soyons saints, mon Dieu, rendez saints vos prêtres !
Votre prière, chères membres de SAINTE MONIQUE, aura d’autant plus de puissance qu’elle aura trois qualités.
Une prière soudée.
« Quand deux ou trois sont réunis en mon nom, je suis là au milieu d’eux » (Mt 18, 20). On peut bien sûr prier chacun dans son coin, mais le chant qui s’élève d’un chœur a ceci d’agréable à Dieu qu’il est une harmonie. Soyons donc unanimes, nous soutenant mutuellement de toutes les manières possibles. Chacune d’entre nous peut avoir des dévotions qui lui sont chères par ailleurs, mais SAINTE MONIQUE a un but spécifique ; c’est dans cette convergence que notre offrande sera liée comme une gerbe d’épis. Un prêtre aimait raconter le geste de sa maman accumulant des grains de blé symbolisant chacun de ses sacrifices ; elle en a fait les hosties pour sa première messe.
L’esprit qui nous anime est dessiné dans Priez le Maître de la moisson : celles qui n’ont pas encore ce petit ouvrage feront bien de se le procurer, pour y puiser largement.
Une prière concrétisée.
Nous ne dictons pas au bon Dieu comment il doit distribuer ses grâces. Nos demandes ont toujours une condition : « si telle est votre volonté ». Ce détachement est accru par la confiance envers la Médiatrice de toutes grâces mise en lumière par un saint Louis-Marie : La Sainte Vierge Marie est chargée non seulement de présenter à Dieu nos prières et nos mérites mais d’en distribuer les fruits. Si cette médiation universelle de Marie n’est pas définie comme dogme, elle est déjà une vérité qui appartient à l’instinct de notre foi.
Du point de vue objectif, ce n’est pas la forme d’une prière qui fait qu’elle « marche » plus. Mais du point de vue subjectif, nous sommes stimulés à plus de ferveur quand nous appliquons nos demandes à des besoins variés. Sur la toile de fond du détachement, et tout en gardant à l’esprit que ce qui profite à une catégorie particulière profite à tout le Corps mystique, notre prière est donc plus intense quand elle est ciblée. N’hésitons pas, si nous en avons l’inspiration, à la nourrir d’intentions plus concrètes, par exemple pour l’offrande d’un sacrifice, pour un chapelet ou pour chaque dizaine. On peut confier des personnes particulières, du moment que cela ne devient pas une préoccupation ; mais le style d’intercession qui nous élève aux intentions de toute l’Église est celui que l’on trouve par exemple dans les « grandes oraisons » du Vendredi saint ou dans les antiques « prières universelles ». Voici quelques pistes :
L’accroissement du nombre des vocations ; la réponse généreuse de ceux qui sont appelés ; ceux qui se forment dans les séminaires ; leurs formateurs et pères spirituels ; la sainteté des prêtres ; l’amour de la sainte liturgie ; les prêtres en difficulté ; la réparation des scandales ; le Saint-Père ; les évêques ; les supérieurs hiérarchiques ; ceux qui collaborent avec les prêtres ; les prêtres malades ; les défunts ; les persécutés ; les éducateurs ; les missionnaires ; les exorcistes ; les familles des prêtres ; les mères des prêtres.
Une prière entêtée.
Notre-Seigneur a dit trois paraboles sur la prière, toutes dans l’Evangile de Saint Luc : celle du pharisien et du publicain, et puis deux autres où le personnage donné en exemple se fait importun.
- Au chapitre 18, la veuve vient fatiguer le juge et celui-ci l’exauce « pour qu’elle ne vienne pas sans fin lui rompre la tête ». Et le Seigneur d’ajouter : « Ecoutez ce que dit ce juge inique. Et Dieu ne ferait pas justice à ses élus qui crient vers lui jour et nuit ? » C’était pour nous dire de prier sans jamais nous lasser.
- Au chapitre 11, après le Pater, voici l’ami importun au milieu de la nuit : « Prête-moi trois pains ». L’autre va s’exécuter : « Il se lèvera du moins à cause de son impudence et lui donnera tout ce dont il a besoin ».
Ne craignez donc pas d’importuner le bon Dieu par votre entêtement et par la répétition. Notre-Seigneur conclut en donnant cette assurance : « Si vous, qui êtes mauvais, vous savez donner de bonnes choses à vos enfants, combien plus le Père du ciel donnera-t-il l’Esprit Saint à ceux qui l’en prient ! » (Lc 11,13)
Que l’on demande du pain, ou des vocations, ou la sainteté des prêtres, la prière, selon saint Augustin, a pour effet non de changer le Cœur de Dieu mais notre propre cœur ; elle nous accorde à ses désirs en nous créant un esprit filial. Quels que soient les fruits visibles de vos supplications, soyez donc assurées que le Père du ciel vous donnera l’Esprit Saint, c’est-à-dire la sainteté.